Jour 4 – Jeudi

J’aime être dans mon nid, seule, avec une couverture sur ma tête, huit oreillers autour de moi et une peluche. Celle-ci s’appelle Odette, c’est une autruche, très douce. J’avais un petit chat avant, mais il est chez son autre parent, il a la garde. Alors moi je reste avec Odette. Parfois elle est sous ma tete, parfois à mes pieds, parfois à portée de main mais souvent tombée du lit où je la repêche le matin.

Quand je me sens clouée sur place, une panique s’installe à l’intérieur de moi, une angoisse si forte qu’elle a sûrement une forme, un poids et une texture. Elle fait partie de moi maintenant. Elle s’est installée à l’intérieur de mon corps comme je me suis installée dans ma chambre, avec trop d’affaires, trop de bagages, ceux de ma vie d’avant. Mon angoisse elle a encore ses baguettes chinoises, ses dizaines de tasses, ses coquillages et ses pierres ramenées de voyage. Elle sait pas quoi en foutre mon angoisse de tout ces bibelots, alors elle les a foutus sur mes étagères et elle a jeté ses chaussures dans un coin. Elle s’en fout de faire le tri, de ranger et d’arranger. Parfois je pense que cette angoisse elle est comme Odette, toujours là meme quand on ne la voit plus. Genre là elle est cachée, et elle pense que je l’ai oubliée. Mais je la sens quand je vais me coucher le soir. Alors je la sors de sous le lit, et je la serre fort, très fort, pour la rassurer, mon angoisse. Et je lui dis, « tout va bien se passer, promis ».

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