Je me cassais les dents plusieurs fois, persuadée à intervalles réguliers que s’en était fini, que j’allais rentrer, lassée de me sentir étrangère dans un pays à seulement une heure de train de là où j’étais née. Je m’imaginais, arrogante, dégoulinante de clichés faisant intervenir béret-vin-et-Plastic-Bertrand, dire au revoir, rendre mon tablier – au sens littéral du terme – et rentrer chez moi, accueillie par le soulagement que mon absence douloureuse avait provoquée chez mes amis. Je pris une gorgée de café, victorieuse – ah ce café – grignotai une tartine de pain et son beurre fermier – ah ce beurre fermier – et oubliai instantanément pourquoi j’étais partie. Fucking hell, pensai-je, pourquoi j’étais partie ?

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