Jour 8 et 9 – Lundi et mardi

Les jours se marient comme des amants trop pressés; pourtant ils ne se ressemblent pas.

J’ai un jardin, je fais donc partie des privilégiés. Déjà que je suis blanche et hétérosexuelle, ca fait beaucoup. Au moins je suis une femme, ça contrebalance. Mais cis, alors bon c’est pas ouf non plus.  Par contre je ne suis pas partie dans ma maison secondaire à Trouville, je suis restée coûte que coûte dans ma colocation, à Clapton. Et je vis avec mes propriétaires. Ils ont deux petites filles, et maintenant, à force de me voir voguer dans la maison, la plus grande essaie de prononcer mon prénom. Et c’est mignon, parce qu’elle est toute petite, et qu’elle est anglaise. Alors pour le moment, elle n’y arrive pas. Mais elle me fait coucou, quand je suis dans la cuisine et elle en haut des marches, et elle me dit bye bye quand je monte dans ma chambre. C’est étrange ce confinement à l’anglaise. Ça nous fait passer des moments incongrus avec des gens qu’on ne connaît pas vraiment. Mais on les aime quand même, malgré tout.

Je disais, j’ai un jardin. Et plein d’outils. Je redécouvre des plantes, le marigold anglais et le forsythias, tous les deux jaunes poussin, le grand laurier et le petit à ses côtés, et un énorme jasmin qui joue le parasol. Il y a aussi l’olivier, la lavande et le romarin. Une énorme vigne vierge se prend pour le parrain et étend ses tentacules de chaque côté d’une mare, où trône un soleil bleu.

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